▷ En Alsace, un maire parraine Eric Zemmour après avoir consulté sa population

[ad_1]

C’est toujours l’inquiétude pour Marine Le Pen, Eric Zemmour, Christiane Taubira et Jean-Luc Mélenchon. Ils n’ont toujours pas franchi la barre des 500 parrainages nécessaires pour se présenter à l’élection présidentielle. Or, la date limite pour les obtenir, c’est le vendredi 4 mars à 18h dans exactement 10 jours.

Les équipes de campagne s’activent pour tenter de convaincre les maires notamment d’accorder leur parrainage. Certains choisissent d’ailleurs de consulter leur population pour savoir à qui accorder leur signature. C’est le cas du maire d’Avolsheim, dans le Bas-Rhin (ouest de Strasbourg).

Le maire d'Avolsheim, Pascal Gehin
Le maire d’Avolsheim, Pascal Gehin © Radio France
– Antoine Balandra

Dans son bureau Pascal Gehin dit avoir reçu en quelques mois 40 demandes au moins de parrainages. Pour faire son choix sans vexer personne au village, l’élu a donc choisi la consultation. “Les maires ont peur que leurs citoyens pensent que c’est un soutien politique si on parraine quelqu’un. Mais moi je voulais pouvoir accorder ma signature à quelqu’un. Mais je ne voulais pas que ce soit mon choix à moi. Donc les gens ont voté“, explique le maire.

10% de participation

Pendant plusieurs semaines, les électeurs inscrits à Avolsheim ont donc pu se rendre en mairie pour voter pour leur candidat préféré. Le maire avait préparé une liste de choix possibles, en fonction des demandes qui étaient arrivées jusqu’à lui. Au final 60 électeurs seulement se sont déplacés en mairie pour voter, soit un peu de moins de 10% du corps électoral. Malgré la faible participation, Pascal Gehin a donc parrainé le candidat sorti des urnes.

Vue sur le village d'Avolsheim
Vue sur le village d’Avolsheim © Radio France
– Antoine Balandra

“J’avais fixé la barre à 20% de l’électorat d’Avolsheim. Nous avons environ 600 électeurs. J’en ai eu 60. Mais j’ai considéré que 60 c’était déjà un nombre important. Donc comme je m’y étais engagé, j’ai complété le formulaire de présentation d’un candidat et j’ai envoyé le document la semaine dernière“, explique l’élu.

Un formulaire au nom d’Eric Zemmour, vainqueur du scrutin communal (devant Emmanuel Macron et Yannick Jadot). Et cela malgré la sensibilité politique du maire plutôt éloignée du candidat d’extrême droite.

Une initiative qui semble plutôt appréciée par les habitants. Comme Jean-Marie, qui habite Avolsheim depuis 30 ans. “Cela me semble une bonne idée. J’étais tout de suite partant. Parce que je pense que c’est toujours bien de faire appel à la démocratie. Cela a intérêt pour le maire lui même, cela le dégage d’une certaine responsabilité vis-à-vis des habitants qui pourraient lui reprocher d’avoir choisi tel ou tel“, dit-il.

Des maires frileux

Car le système de parrainages, qui rend les différentes signatures d’élus publiques, les rend frileux note Vincent Debes, maire de Hœnheim et président de l’association des maires du Bas-Rhin. “Avec les réseaux sociaux, les élus se font facilement agresser. Les maires souvent me disent : “je ne vais pas donner de parrainage, de toute façon les candidats qui sont dans mes projets ont déjà leur parrainage. Et puis je représente des sensibilités un peu plus large qu’un seul mouvement. Et comme un maire doit rassembler, je ne veux pas diviser” explique l’élu. Et il ajoute : “Le système du parrainage est difficile pour certains maires, car il n’est plus anonyme. Faire de façon anonyme, permettrait de soutenir de façon démocratique plus facilement les candidats” selon Vincent Debes.

4.8/5 - (307 votes)

×