comment Strasbourg veut limiter les dépenses

Les prix de l’énergie flambent et la ville de Strasbourg l’illustre parfaitement. La capitale alsacienne doit trouver 240 millions d’euros sur quatre ans afin de payer la note. La ville vient de recevoir sa facture de gaz et celle-ci a augmenté de 500%. L’an dernier, elle dépensait 3 millions d’euros par an mais cela va désormais passer à 17 millions. La métropole ne peut pas s’en passer, notamment pour le chauffage urbain.

Le problème à l’origine de cette hausse : le contrat précédent est arrivé à terme en 2022, il fallait donc en signer un nouveau. Évidemment, avec la guerre en Ukraine, les prix se sont envolés de manière vertigineuse. Au moment de la signature du contrat, le 18 août, le prix du gaz avait donc augmenté de 500%. Il s’agit du prix garanti jusqu’à la fin de l’année.

Si le prix paraît déjà démesuré, il aurait pu être encore plus élevé. Dans les jours qui ont suivi la signature du contrat, les prix ont encore augmenté très nettement. Si d’autres collectivités locales doivent signer en ce moment, ce sera encore plus cher. À cette hausse, la ville de Strasbourg ajoute également celles du prix de l’électricité et du carburant. Le budget énergie, tout compris, a été multiplié par cinq, il passe de 12 à 61 millions d’euros. Strasbourg ne peut plus tenir son budget.

Quelles solutions pour payer cette énergie ?

Il va falloir faire des économies partout. Tous les services ont reçu cet objectif : 10% d’économie d’énergie. Cela va se voir dans le quotidien des Strasbourgeois. La saison de chauffe va commencer plus tard dans tous les bâtiments publics. Ce sera à 19°C, pas plus, sauf éventuellement pour les crèches.

De plus, on ne chauffera plus certains bâtiments. C’est le cas de l’hôtel de ville emblématique de Strasbourg, utilisé pour les réceptions officielles. Ce monument historique, haut de plafond, est un cauchemar à chauffer. La maire de la ville propose d’arrêter les frais. Seule concession : la salle des mariages restera chauffée.

Ces mesures vont-elles suffire ?

Plusieurs bâtiments risquent de fermer leurs portes. L’idée reste d’optimiser l’utilisation des bâtiments et de fermer ceux qui coûtent trop cher ou qui consomment trop d’énergie. Les services de la ville sont en train de recenser les dépenses énergétiques de toutes les piscines, patinoires et médiathèques. Certains sont connus pour être des passoires thermiques et pourraient être fermés une partie de l’hiver.

Les musées strasbourgeois connaissent déjà leur sort. Pour faire des économies, ils fermeront désormais deux jours par semaine. L’éclairage public va lui aussi être diminué. Les bâtiments et les monuments illuminés la nuit ne le seront plus. Seule la cathédrale garderait le droit d’être éclairée. Pendant le marché de Noël, lorsque les illuminations sont nombreuses à un endroit, la ville envisage de couper l’éclairage public dans cette zone.

Toutes ces idées risquent de ne pas être suffisantes. Il faut trouver 60 millions d’euros d’économie par an. La municipalité estime qu’elle aura besoin de l’aide de l’État pour soutenir les collectivités locales dans ce choc sans précédent.

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